Join the Håndlavet newsletter. Be the very first to know about our limited arrivals, receive special offers and more.

Erreur : Formulaire de contact non trouvé !

L’Avant

Devant l’absence de toutes relations humaines autres que marchandes, le temps a changé ; chassé du monde comme un malfaiteur par une société marâtre, il nous est réservé pour le déclin de nos jours, de boire jusqu’à la lie, l’amère coupe du malheur.

Il nous est réservé de subir la plus cruelle des épreuves ; la mort lente du cœur par la perte de tout ce qui constituait la vie ; l’amour et l’affection de tous ceux que nous aurons pu aimer.

Plus de frère! plus d’amis! plus de femme !

Plus d’enfants qui daignent dans notre exil nous témoigner un souvenir, un espoir, une larme, un sourire. Non ! Ami du temps jadis, tu ne sais pas ! L’on ne sait pas dans quelle torture morale est l’exilé d’une pareille société dont le cœur et la pensée restent sans échos! C’est un suicide moral plus terrible que la mort ! C’est la vie dans une tombe.

Comment ne pas être complice, sinon par tirer les conséquences de ce qui a déjà été écrit.

Les résultats de l’analyse critique depuis Karl à Debord sont confirmés par l’histoire qui mesure, sanctionne ce qui est opérant, vrai et conséquemment fait apparaître ce qui est inopérant, faux et sans intérêt.

Pour être juste, les noms non cités précédemment ne sont pas les seuls, il y en a beaucoup, le plus grand intellectuel, le collège ceci, le prix Nobel cela, enfin ils se sont trompés, ils se trompent mais ont les entend partout…philosophes par là, écrivains par ci, penseurs du rien ils ne s’agitent plus dans leur bocal, d’ailleurs ils n’en ont pas; non, ils s’agitent médiatiquement entre eux! Ils se connaissent se fréquentent et servent le pouvoir au mieux qu’ils peuvent. Ils sont les représentants de la pensée de l’État.

Mention spéciale à l’un de ces pseudo penseurs, Foucault qui a réussi à enfanter un Onfray. Quelle incroyable imposture, et dire qu’il fait encore parler de lui, même parmi ceux qui manifestent avec le drapeau noir et rouge. Après tout ce qu’on sait sur ses mensonges, ses faux et son soutien sans relâche aux pouvoirs en place, et ce, depuis mai 1968, qu’il espérait éviter si on lui en avait donné les moyens ; il faut que la pensée logique soit bien en peine pour obtenir de pareils résultats !

A lui tout seul Foucault illustre cette époque de mensonges, de concussions où les révolutionnaires veulent devenir des agents secrets et les agents secrets des révolutionnaires.

Le temps manque et la poésie importe plus, auquel cas, un petit pamphlet pour mettre à jour les complicités de certains pseudo penseurs avec le pouvoir, ne serait pas sans intérêt.

Une remarque tout de même, ces intellectuels sont tous encensés par le spectacle, et ont fait souche. Regardez Onfray le menteur, BhL le militariste avec son confrère Gluksman qui soutiennent ouvertement les aventures militaires des pouvoirs en place; la pauvre Delphy qui nous dit que Karl est moyenâgeux, et que le profit c’est dépassé, maintenant c’est « genré » !

Bernard Tapie qui ne fait pas la fine bouche, pleure devant les députés, et rafle la mise…

 

Côté Karl, qui partage avec Rimbaud, Lautréamont et Cézanne la sortie de la préhistoire, et sa critique de la marchandisation du monde…le théoricien radical…de la domination des hommes par la logique marchande. Debord, qui n’a jamais contesté le mérite de Karl, le confirme en partant de la poésie moderne, sa critique de la séparation l’amène à voir derrière le développement du capital, la mise en place d’une société spectaculaire, qui a deux faces, concentré et diffus, puis intégré phase dans laquelle je suis. Intégré comprend les deux autres stades, à l’Est avec le concentré, et à l’Ouest avec le diffus.

Le fonctionnement dit « totalitaire » pour le concentré, démocratie parlementaire pour le diffus . Le concentré n’est pas officiellement composé de riches et de pauvres, alors que le diffus accepte en son sein cette division avec des riches et des pauvres.

Aujourd’hui, l’intégré accepte tout ce qui ne contredit pas le développement et la recherche maximum du profit, ce qui est le centre même de la société présente; sa raison dans l’histoire. Les gouvernements se sont mis à l’heure nazi, et partout, comme l’avait vu un bon connaisseur de la chose nazi,

« …c’est le IV ème Reich qui est en place avec l’américanisation de l’Europe… »Victor Klemperer philologue et historien de la langue du pouvoir avec la LTI. Auteur d’un journal de 1933 à 1945 à Dresde. On lit bien trop peu de tels auteurs de nos jours, car on y apprendrait d’étonnantes choses sur la société du spectacle dans son ensemble; Victor Klemperer, dont le frère médecin a soigné Lénine, a été un témoin de très grande importance sur les considérations historiques de la mise en place du fascisme intégral, avec ce qu’il nomme le IV Reich.

Debord a bien écrit, c’est la thèse n° 109 dans son livre La Société du Spectacle, « …le fascisme est un des facteurs dans la formation du spectaculaire moderne… »

Dans « son » dernier « film », Debord et son Temps, il note que l’Europe s’est mise à l’heure nazi ! Ce facteur a donc pris une autre dimension. Tant le concentré que le diffus et maintenant l’intégré, font partie de ce que Victor Klemperer nomme le IVème Reich, l’américanisation du monde et sa Nouvelle LTI : le fascisme intégral.

La confusion dans laquelle on maintient toute la société, est le trait marquant, et l’IS en parlait déjà, son signe reconnaissable, quand on la soumet à l’analyse objective, à la mesure du temps historique.

Conséquence brutale, qui pourra paraître excessive à beaucoup, oui nous sommes bien sous le fascisme intégral.

Quand Diderot parle de concussion, c’est vers la fin du 18ème siècle.

Quand Karl écrit dans son 18 Brumaire, que c’est la classe la plus active qui décide le jour et exécute la nuit, on est au milieu du 19ème siècle.

Quand Sorel note que face à la violence sans limite de la bourgeoisie, la réponse du prolétariat n’est pas à la hauteur des conditions historiques, le 20ème siècle débute à peine.

Quand Klemperer témoigne en tant qu’homme des lumières allemand, qu’on est rentré, avec la chute du IIIème Reich, dans le IVeme, ce que G. Orwel prophétise dans 1984, la deuxième guerre dite mondiale est en train de s’achever.

Quand Debord meurt en 1994, il laisse derrière lui une critique frontale sans concession, où il conclut à la fin de la démocratie qui était née en Grèce, à la corruption généralisée et la mise en place de gouvernements secrets qui décident la nuit et exécutent le jour. Le plus important est le plus caché dit-il.

Que voyons-nous ?

Ces hommes qui ont critiqué leur présent ont eu raison, car il était mauvais. Ils l’ont dit à leur façon et comme ils l’entendaient. Vous voyez Karl, Rimbaud, Lautréamont débattre avec les Nobels, les plus ceci les plus cela ! Cézanne mange à la table des Shotebys!

Et Debord qui a montré jusqu’au bout qu’il avait gagné ! Qu’il avait tenu le pas gagné si cher à Rimbaud.

Il est hors de doute que leurs victoires c’est avant tout la victoire de la vérité sur les mensonges de leur époque.

Justement continuons, voyons notre époque, ces temps maudits dont parlait déjà Ronsard et concluons enfin !

La mélancolie est un vecteur de fertilité, de lucidité, de clairvoyance, mais aussi paradoxalement de désespoir.

Il est un fait qui ne peut manquer de nous troubler: dès la plus haute Antiquité, les philosophes situaient la mélancolie comme constitutive de l’être d’abord, du sujet ensuite.

La mélancolie c’est le monde périssable et l’aborder selon cette dimension, rien en cela que d’essentiel, apparemment, mais savoir le monde périssable et l’habiter comme tel n’est pas si fréquent ni si simple.

Nous savons bien le monde périssable, mais maintenant, dans l’ici, nous savons qu’il passera, mais après, dans un après somme toute probable, comme est notre propre mort.

Nous n’allons pas à la rose dans son éclosion et à sa beauté comme à la rose qui périra, dont les pétales flétris, livides, un jour joncheront le sol; savoir la rose périssable, non pour ensuite, mais maintenant et devant elle, est un autre et poignant savoir.

C’est à quoi la mélancolie nous invite, si nous allons jusqu’au bout d’elle-même. Elle fait ainsi doublement échec à la Puissance ! Elle la tient à distance, en la connaissant pour ce qu’elle est: puissance certes, œuvrant dans la force et la beauté, mais menacée dans ses œuvres mêmes, un jour livrée au négatif. Allons Mignonne !

La mélancolie ne laisse rien hors de son champ.

Elle touche au divin autant qu’au terrestre, elle y touche en ce qu’elle l’englobe dans son obscur pressentiment, elle y touche, et autrement peut-être, à la faveur de ce pressentiment, sinon dans ce pressentiment même.

Leurs plaintes sont des plaintes portées contre, selon le vieux sens du mot allemand : Anklage ; ils n’ont pas honte et ne se cachent pas, car toutes les paroles dépréciatives qu’ils prononcent à l’encontre d’eux-mêmes, sont au fond, prononcées à l’encontre d’un autre; et ils sont bien loin de témoigner, à l’égard de leur entourage, l’humilité et la soumission qui seules conviendraient à des personnes si dignes; bien au contraire, ils sont carnassiers au plus haut point, toujours comme s’ils avaient été lésés et comme s’ils avaient été victimes d’une grande injustice.

Tout cela n’est possible que parce que les réactions de leur comportement proviennent encore d’une constellation psychique qui est celle de la révolte.

Il n’est pas de deuil à cet endroit mais de l’endeuillement interminable sans fond ni limite…

Seule l’aurore de la victoire…Ouvre et les accueillent…ils sont les arrivés de toujours !